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Ian Manook, Yeruldelgger: la déception s'accentue au fil des pages.

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Ian Manook, Yeruldelgger: la déception s'accentue au fil des pages.

La couverture de l’édition de poche (à paraître en janvier) a la fière allure d’un général bardé de décorations. Elle exhibe ses prix comme autant de médailles (méritées?).

C’était pourtant bien parti. Ce polar « ethnique » était intéressant avec ses personnages brisés, complexes et attachants, avec une description sans concession de la Mongolie actuelle. Des traits d’humour ajoutaient au charme de l’ensemble (comme ces nomades fans des Experts Miami). La description des paysages permettait d'avoir l'impression d'être immergé dans ce pays. Pour un peu on aurait presque senti le vent dans la steppe, les chaos de la jeep. On prenait plaisir à apprendre des choses sur les Mongols, à suivre l’enquête, à s’indigner de la corruption et de la négligence de quelques fonctionnaire de police. On aimait bien Yeruldelgger en justicier et puis tout à coup c’est plus qu’on ne peut en supporter. L’auteur en fait trop, trop dans l’accumulation de la violence, dans cette surenchère dont il nous abreuve jusqu’à l’écoeurement au fil des pages. On ne compte plus les morts par accident, balle, pendaison, cuisson (oui oui vous avez bien lu), morsure de serpent, émasculation et j’en passe. Les courses poursuites ponctuent l’ensemble avec une régularité calibrée pour que le lecteur ne s’ennuie pas. De terribles scènes décrivent avec complaisance un viol et la violence faite aux femmes en général (cela te permet au moins, lecteur un peu bêta de bien comprendre que les héros sont en présence de vrais méchants impitoyables, et puis quelques filles à poil, c’est toujours bon pour les ventes). Et quand on croit que la coupe est pleine, l'auteur fait surgir des moines shaolin pour se vautrer dans un salmigondis ésotérico-mystique.

Et dire que la quatrième de couverture ose des comparaisons avec Mankell ou Indridason. En tout cas ce n’est pas la finesse qui sert de dénominateur commun.

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